Il existe entre 2600 et 3000 espèces différentes de termites dans le monde, des centaines en Australie ; ici à La Réunion on en compte 11. Les termites sont des insectes tropicaux dont la diversité et l’abondance augmentent bien entendu plus l’on se rapproche des tropiques. En France, pays tempéré, malgré le faible nombre d’espèces qui s’y trouvent, de nombreux départements sont infestés.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE TERMITES A LA RÉUNION (1)
Les termites réunionnais sont de 4 types :
Les termites de bois sec ; cette catégorie comporte 5 espèces dont la plus dangereuse est le « Cryptotermes brevis ». Il supporte très bien la sécheresse. On détecte sa présence à ses déjections qu’on trouve, par exemple, auprès d’un meuble, d’une porte ou d’une fenêtre et qui ressemblent à de toutes petites billes brunes. Une colonie de ce termite peut compter quelques milliers d’individus.
Les termites de bois humide ; il en existe 3 espèces, essentiellement en forêt, et qui ne présentent pas de danger pour les habitations.
Les termites arboricoles : une seule espèce sur l’île cantonnée à la région de Saint-Denis. Elle vit dans les arbres où elle signale sa présence par un nid aérien entourant une branche morte, relié au sol par de fines galeries terreuses pouvant s’étendre jusqu’à la cime de l’arbre.
Les termites souterrains : 2 espèces à La Réunion dont la plus répandue et la plus nuisible a pour nom « Coptotermes gestroi ». Présent dans les villes, dans les habitations ou dans les espaces verts, il établit sa termitière principale dans le sol ou dans les vides sanitaires sous les maisons et va remonter pour trouver sa nourriture. Très agressif il cause des dégâts considérables dans les maisons, les meubles, les arbres ; il s’attaque à tous les types de bois, au placo-plâtre, aux livres, aux vêtements. Une de ses colonies peut comporter jusqu’à 5 millions d’individus.
Ci-dessous un couple royal de Coptotermes gestroi.
Ci-dessus les photographies d’un ouvrier et d’un soldat (Coptotermes gestroi).
1) Carias est le nom créole des termites. Il est d’origine indo-portugaise.
TERRITOIRE DES TERMITES A LA RÉUNION
Les termites sont présents sur toute l’île. En majorité sur le littoral. Leur nombre diminue plus on monte dans les hauts. Jusqu’à une date récente les Hauts de l’île étaient à-peu-près épargnés, mais cela a rapidement changé notamment du fait de l’urbanisation qui s’étend toujours plus haut. En outre ce ne sont plus seulement les cases en bois qui sont atteintes ; des constructions récentes, des bâtiments administratifs, des lycées ont été infestés. Il s’agit donc d’organiser la lutte contre les termites au niveau de toute l’île.
REPRODUCTION DES TERMITES
Des individus sexués, mâles et femelles ailés (carias) prennent leur envol à partir de septembre, tombent sur le sol, forment des couples et perdent leurs ailes. Puis trouvent un abri dans le bois ou la terre et après l’accouplement les femelles pondent leurs premiers œufs qui éclosent, pour donner des soldats et des ouvriers. Lorsque la colonie est assez importante certains œufs donnent naissance à des nymphes (2) qui deviennent des termites mâles ou femelles qui prendront leur envol au début de l’été et c’est reparti pour un tour… (2) La nymphe est le stade intermédiaire de développement entre la larve et l’insecte parfait.
MODE D’INFESTATION
Par essaimage : vol de carias en masse pour fonder de nouvelles colonies. Il se déroule en début de saison chaude et concerne tous les types de termites.
Par bouturage : une centaine d’insectes peut suffire, ouvriers, soldats, nymphes qui peuvent par exemple se trouver séparés de la colonie-mère lors d’un transport de matériaux infestés. Ce mode de fondation de colonie ne concerne que les termites souterrains.
LUTTE CONTRE LES TERMITES
1) Traitement préventif pour les constructions neuves – Obligation est faite pour toutes les constructions d’établir une barrière entre le sol et le bâti ; cette barrière est soit physico-chimique (On installe à la base du bâtiment un film en polyéthylène contenant un insecticide) soit physique : il s’agit alors d’un grillage en acier aux mailles très fines. – Pour les constructions en bois il y a obligation d’utiliser du bois traité anti-termites, pouvant résister 10 ans au minimum.
2) Traitements curatifs : Pour les meubles infestés de termites de bois sec, lorsqu’ils ne sont pas trop dégradés, le traitement s’opère par des injections d’insecticides. Pour les termites souterrains, Il existe deux sortes de traitements ; le premier est chimique ; on perce des trous dans le sol et le bâti pour y injecter de l’insecticide ou un répulsif. Ce qui va représenter une véritable barrière chimique. Le deuxième traitement consiste en une technique de pièges-appâts : on installe des pièges dans le sol contenant un régulateur de croissance. Le régulateur empêche la mue des termites et les fait mourir. Les ouvriers ramenant cette « nourriture » à tous les autres membres de la colonie, ils causent ainsi la mort de toute la colonie. Cette technique est bien plus écologique car des quantités infimes d’insecticide sont utilisées. On ne peut traiter valablement soi-même une invasion de termites ; il faut faire appel à un professionnel. Il existe une liste des experts certifiés par l’institut technologique FCBA (Forêt Cellulose Bois-Construction et Ameublement) et disponible sur demande à l’ORLAT.
Nous remercions l’Orlat et en particulier Mr Romuald Fontaine, chercheur, pour toute l’aide qu’ils nous ont apportée.
DPR 974.
ORLAT : Observatoire Régional de Lutte anti-termites, rue Comorapoullé B.P.38 Saint-André.
Deux mots-clés pour la recherche sur Internet : Orlat-Accueil et CIRBAT présentation.
A voir également, l’article du CAUE sur les termites à la Réunion : http://www.caue974.com/-Articles-
Merci
Bel article toujours d’actualité!