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Archive for juillet 2010



Ou connaître notre patrimoine et le mettre en valeur…

Il y a à l’entrée sud de Saint-Denis un espace où le patrimoine « nouveau » rejoint le patrimoine ancien ; nous voulons parler d’abord du pont Vinh-San qui enjambe magnifiquement le fond de la rivière Saint-Denis, du boulevard lui-même avec ses jardins de manguiers et ses alignements de palmiers colonnes et de l’ancien hôpital colonial Félix Guyon au 95 rue Gibert des Molières (1), dont nous parlerons plus en détail ci-dessous…

Il y a là un ensemble très intéressant, mais un effort de réflexion est à faire pour relier les différents éléments et aménager l’espace de telle sorte que, à côté des flots d’automobiles, le promeneur, le flâneur, le touriste trouve également son compte. N’y a-t-il pas  en particulier moyen d’imaginer une solution pour franchir le boulevard sans prendre une option gagnante sur la vie éternelle ? Ne pourrait-on penser à une sécurisation meilleure du pont pour qu’il ne constitue pas une tentation permanente pour les candidats à un monde meilleur ? Il devrait être également possible d’aménager un espace d’où l’on voie les enjambées du pont et d’où l’on domine le fond de la Rivière, ses jardins et ses gorges encaissées.

Tout près de là se trouve le site somptueux de l’ancien hôpital Félix Guyon et ses pavillons dont chacun est, en soi, un morceau d’architecture. Sous-employé, désaffecté, plus ou moins abandonné depuis la construction du C.H.D. il attend sa restauration  et une nouvelle affectation digne de son cadre exceptionnel. Le temps est venu que la collectivité en charge de ce site (le Conseil Général si nos informations sont exactes, mais nous rechercherons davantage de précisions) élabore un projet où le culturel aurait sa part, car il y a une ligne à ne pas franchir pour ne pas tomber dans le tout commercial.

DPR974

Historique de L’ HÔPITAL FÉLIX GUYON.

L’Ancien hôpital colonial Félix Guyon, 95, rue Gibert des Molières, a été inscrit en totalité à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 14 août 2000 y compris le terrain d’assiette. (2)

Principales dates

1846 : création d’un hôpital civil à la rivière Saint-Denis

1899 : achat du terrain du Camp Ozoux

1900-1904 : construction des pavillons

En 1846, une maison de santé privée existe dans le quartier populaire de la rivière Saint-Denis, destinée aux plus démunis. Les bâtiments se dressent entre la rue de la Boulangerie (rue de la République) et la rive droite de la rivière, autour d’une cour intérieure. Cet hospice est racheté par la colonie sous le Second Empire et devient le premier hôpital civil du chef-lieu.

A la fin du XIXe siècle, l’exiguïté des locaux et l’insalubrité du quartier imposent la recherche d’un nouveau site. Le choix se porte sur le quartier du Camp Ozoux. L’ingénieur Laniel, auteur des plans, prend le parti d’un établissement de type pavillonnaire, issu des réflexions communes menées en France depuis le début du XIXe siècle par les architectes et les médecins, en vue d’améliorer la santé publique et d’éliminer les facteurs de propagation du mal.

Une vingtaine de pavillons, affectés aux malades de 2e, 3e, 4e catégories, à la salle d’opération, ou aux logements des infirmiers et médecins et au logement des sœurs, sont disposés de part et d’autre d’une allée centrale. Les catégories correspondent au statut social des patients. Les plus aisés se trouvent à proximité de la rue, les plus pauvres, en fond de parcelle, près de la morgue, non loin du rempart. Les patients de première catégorie sont logés dans un vaste bâtiment à étage, le plus beau du site, disposant de varangues sur deux niveaux avec garde-corps en fonte d’art. Les services administratifs sont regroupés dans un bâtiment construit le long de la rue Gibert des Molières, au centre duquel se trouve un porche d’entrée en basalte taillé avec pilastres doriques, unique référence à la monumentalité et à l’ordonnancement propres aux grands édifices publics du XIXe siècle.

Tous les bâtiments ont fait l’objet d’un traitement architectural original, chaque construction se distinguant de sa voisine. C’est l’un des premiers chantiers publics où il est fait mention de pierres artificielles, réalisées à l’aide de moules, nouveauté dans la construction qui se généralise localement dans la seconde moitié du XXe siècle.

Le chantier se déroule de 1900 à 1904. C’est en 1920, après le décès du célèbre urologue, que le nouvel hôpital prend le nom de Félix Guyon, médecin né à Saint-Denis en 1831. En 1946, le département se voit attribuer la propriété des bâtiments du Camp Ozoux. Durant les dix années qui suivent il s’agit de l’unique hôpital du chef-lieu, jusqu’à l’ouverture en 1957 d’un nouvel établissement, actuellement en service, construit au début des rampes de Bellepierre.

(1) Dans la rue qui monte vers le  C.H.D. de Bellepierre, sur la gauche, un commerce s’accorde quelques libertés historiques et orthographiques : Il porte fièrement l’enseigne de « Snack des Maulières »… Rappelons pour mémoire que Jean-Baptiste Gibert des Molières a été maire de Saint-Denis quinze ans durant (1855-1870).

(2) Document extrait, avec l’autorisation de l’auteur, de « Monuments historiques de Saint-Denis » de Bernard Leveneur. Editions Grafica 2005.

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Dans notre bonne ville de Saint-Denis, non loin du Jardin de l’Etat, tout près de l’église de l’Assomption et masqué par un immeuble sans grand charme se  dresse un grand bâtiment…C’est bien lui ! Il s’appelle maintenant Collège Bourbon, mais autrefois il portait fièrement le nom de Leconte de Lisle.

Venez donc, ouvrez le grand portail qui donne sur la rue Jean Chatel, tendez un peu le cou, avancez, n’ayez pas peur ! Voyez vous là-bas entre le grand flamboyant à gauche et l’arbre aux bonnets de prêtre cette grande caserne qui fait penser à l’époque napoléonienne ?

Lorsque vous voyez cet édifice (1), vous ne savez trop pourquoi, vos yeux se mettent soudain à vous picoter, votre gorge se serre ; vous n’arrivez plus à parler, ou si vous le faites, c’est à voix basse, en signe de respect, comme pour ne pas déranger…Et soudain les souvenirs de jeunesse affluent à votre mémoire ; vous vous revoyez âgé de dix ou onze ans, accompagné de votre père en ce premier jour d’école : oui, c’est bien vous,  ce jeune garçon en short, chaussé de souliers Garonne (2), le béret enfoncé sur le crâne, le cœur battant comme oiseau qui veut s’échapper de sa cage…

Vous souvenez vous des lycéens, en rangs par deux, assistant à cette heure matinale au lever des couleurs ? (3) En ce temps-là l’école ressemblait à l’armée, il fallait marcher droit ; certains professeurs-caporaux avaient le ton plus cinglant que chabouk (4). Pour nombre d’élèves les zéros s’alignaient en file indienne dans le carnet de notes ; pour un oui, pour un non c’étaient les quatre heures de colle assurées ! Pour d’autres, par contre, qui correspondaient parfaitement au moule, les bulletins de satisfaction tombaient dru et ils pouvaient s’attendre à recevoir, de retour à la case, un quat’sous ou un cornet de bonbons : des bonbons ou le fouet, c’est ainsi que jadis on menait les enfants.

Ne me dites pas que vous avez oublié les coups de sifflet de l’Abbé Toutoute (5) appelant les élèves à l’instruction religieuse ; à cette époque l’église et l’école marchaient main dans la main, s’épaulaient mutuellement.

Vous souvient-il encore des matches de foot ou de handball livrés dans la grande cour, des parties de casse-couteaux dans le sable du sautoir et de vos farces de potaches ? Il en a vu des vertes et des pas mûres, le Maingard de bronze du haut de son piédestal ! En général il fermait l’œil, mais il lui arrivait parfois de perdre la tête et il fallait bien deux heures au Proviseur pour la lui retrouver cachée dans les wc (6).

Ne me dites pas non plus que vous avez oublié les jeunes filles de Juliette Dodu qui  quelquefois devaient, pour leur malheur, pénétrer dans la cour du lycée des garçons. 600 jeunes lycéens se mettaient alors à siffler « kss kss ! » plus fort que des serpents et les pauvres demoiselles, gênées, rougissantes, couraient dans un sens puis dans l’autre, riaient nerveusement, montaient l’escalier en tenant serrées leurs jupes à volants.

Mais le moment le plus agréable, c’était un matin quand, dans la moiteur de novembre, le flamboyant virait au rouge sans crier gare. Tous savaient alors que les grandes vacances arrivaient, la Noël, le jour de l’an, les letchis, les cyclones et la liberté.

Vrai de vrai cette école compte pour de bon dans l’histoire de La Réunion. C’est là qu’il y a près de 200 ans le gouverneur Milius inaugurait le Collège Royal. En 1848  l’établissement devenait Lycée de La Réunion, puis en 1897 prenait le nom de Leconte de Lisle. Cette école a vu se dérouler trois révoltes, un incendie. Dans les années 1970 les gens se sont battus pour  la garder lorsqu’un vice-recteur voulait en misouk s’en emparer pour y établir les bureaux du Vice-rectorat. Plus de 1000 personnes ont défilé, ont manifesté et ont fini par avoir gain de cause.

Dans ce lycée tous ceux qui ont représenté plus tard La Réunion ont usé leurs fonds de culottes, écrivains, avocats, professeurs, médecins, hommes politiques : Léon Dierx, Fourcade, l’amiral Lacaze, Joseph Bédier, Albert Lougnon, Raymond Barre, Paul et Jacques Vergès, Auguste Legros et tant d’autres…

Cette école fait partie de notre patrimoine ; il ne faut pas permettre que le temps ou que des gens sans respect tentent d’effacer notre histoire. Pourquoi le Conseil Général et le Conseil Régional ne s’entendraient-ils pas pour lui redonner tout son lustre ?

R-D. G.

(1) Fin des années 1960 le nom de Lycée Leconte de Lisle était attribué au Lycée du Butor et l’ex-lycée devenait Collège Bourbon.

(2) chaussures de toile blanche, ancêtres des chaussures de tennis.

(3) Le matin le drapeau tricolore était hissé en présence de tous les élèves.

(4) Le fouet du charretier.

(5) Monseigneur Mondon dont le surnom « Abbé Toutoute » venait du bruit que faisait son sifflet.

(6) Les lycéens plus grands  avaient déboulonné le buste du colonel Maingard, premier directeur du Collège Royal pour le cacher.

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Je viens de découvrir votre blog et de lire l’article traitant de cases enclavées à Saint-Denis. J’en suis atterrée. Je me demande comment une telle situation est possible. Nos élus n’ont-ils pas de cœur ? La majorité du Conseil municipal de Saint-Denis est pourtant « socialiste » et en tant que telle devrait avoir le sens du « social ». Comment peut-on être ainsi indifférent au sort des plus faibles de notre société ?

Mr Espéret, délégué à l’urbanisme est écologiste, sensible aux problèmes d’environnement ? Faut-il croire que le destin d’une plante ou d’un oiseau—qui méritent par ailleurs toute notre attention—soit pour lui plus digne d’intérêt que le sort de ses semblables ?

S’est-on à un moment ou à un autre préoccupé du sort de ces personnes qui sont comme cela coincées dans cette impasse? N’y a-t-il pas un adjoint de secteur qui devrait être au courant des problèmes  de son quartier ? N’y a-t-il pas d’assistante sociale dans la ville de Saint-Denis ?

Comment le délégué à l’urbanisme peut-il permettre que ces cases ne soient desservies que par une si étroite ruelle ? Est-ce conforme aux prescriptions  de l’urbanisme ? Est-ce compatible avec les normes de sécurité minimales ? Que se passera-t-il en cas d’incendie ? La voie est si étroite qu’aucun camion de pompiers ne pourra y accéder. Qui portera la responsabilité d’une telle imprévoyance ? Qui portera le chapeau en cas d’incendie ? N’y a-t-il pas ici un cas prévisible de non-assistance à personnes en danger ?

N’aurait-il pas fallu élargir la voie avant de permettre la construction de la villa au nord et de l’immeuble sur la droite de la ruelle ? Le fric est-il la seule préoccupation des promoteurs auxquels les décideurs ont du mal à s’opposer ? Je n’ose y croire.

Doit on supposer que chacun, l’ABF (qui autorise la destruction de cases créoles), les services d’urbanisme de la ville ( qui instruisent les dossiers),  le délégué du maire à l’urbanisme ( qui signe les permis de démolition et de construction) soient à ce point irresponsables ? Chacun respecte—en théorie—la loi sur le papier, mais il n’y a aucune coordination et personne ne se préoccupe des conséquences de ses actes et de sa signature et de ce à quoi cela va ressembler sur le terrain.

Je serais heureux d’avoir un commencement de réponse à ces questions, mais je ne me fais pas trop d’illusions.

Je vous remercie pour vos prises de position. Continuez votre combat ! Il en vaut la peine.

A.H.

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Nombreux  à la vérité mourront au fond des navires

Dans le lourd frottement des rames,

D’autres, dont la place est en haut, près du gouvernail,

Connaissent le vol des oiseaux et la géographie des  étoiles…

Hugo von Hofmannsthal.

(Traduit de l’allemand)

Dans la rue Sainte-Marie à Saint-Denis, là où démarre la rue des Limites qui vient d’être rebaptisée rue Michel Ha Sam, s’élevait naguère un vieux capharnaüm créole avec cases en bois sous tôle, jardins, arbres et volaille chantant à tue-tête dès quatre heures du matin …Bref, un véritable affront à l’hygiène, au progrès, à la modernité. Cela ne pouvait plus durer ; il était urgent que l’on y mît bon ordre !

Grâce à Dieu et à nos élus ceci est en passe de se réaliser : Au sud, rue Monseigneur de Beaumont, une Résidence se dresse de toute sa hauteur, à l’est se pressent de solides villas surélevées, à l’ouest un magnifique vaisseau de béton de trois étages a jeté l’ancre. Sous peu le cycle sera accompli, la boucle sera bouclée avec la réalisation d’une villa de trois niveaux au nord, là où se trouvait auparavant le restaurant « La baie de Halong ». Tout sera enfin propre, hygiénique, fonctionnel : Il était temps ! (1)

Vous m’objectez cependant qu’il  y a une petite difficulté, une étroite ruelle sans nom qui finit en impasse et  dessert à l’arrière trois cases enclavées… Des cases enclavées ? Franche vérité, je ne l’avais pas remarqué…Quelle négligence ! On aurait dû éliminer cette verrue ! Socialement les gens qui y habitent ne sont pas des gens qui comptent : des retraités, une dame âgée vivant seule, un rmiste. Cela n’aurait posé guère problème de suivre l’exemple de Ceaucescu et de tout raser…En tout cas je ne vois pas de quoi ils pourraient se plaindre. Ils devraient déjà s’estimer heureux  d’avoir un toit sur la tête !

Vous dites qu’ils n’ont plus guère de soleil ? La belle affaire ! A quoi cela leur servirait-il ? Ils n’ont pas de jardin !… En outre plus de soleil signifie plus de coups de soleil. C’est tout bénéfice pour eux !

Vous prétendez que le vent de la montagne ne peut plus leur parvenir, ni la brise de mer ? Dieu soit loué : cela les mettra à l’abri des refroidissements et des cyclones, pensez un peu aux cyclones ! Quel Réunionnais ne paierait pas cher pour être à l’abri des cyclones ?

Et la vue sur la mer, me dites vous ?…  Vous cherchez véritablement la petite bête. Croyez-moi, le lever du jour sur Sainte-Suzanne, le coucher de soleil sur le Barachois, ils ne sauraient qu’en faire ! Pensez vous qu’ils aient l’âme assez poétique et le sens artistique assez aiguisé pour y prendre un quelconque plaisir ?

Vous  allez jusqu’à sous-entendre que nos édiles agissent ainsi parce que ces gens  ne sont pas de ceux qui savent défendre leurs droits ? De quel droit auraient-ils des droits ? Ces gens-là n’ont qu’un seul droit, comme disait mon défunt grand-père, le droit de se taire et il est fortement question de le leur enlever au cas où ils en abuseraient.  Croyez moi, laissons les en paix, dans l’ombre de leur fin fond de ruelle, dans le silence  quasi éternel auquel légitimement ils aspirent ! (2)

Signé : Jean Danlér.

Pour copie conforme : R-D.G.

(1)         Voici le chantier situé au nord avec son permis de construire hypothétique.

(2)         Le fond de la ruelle vu d’en haut…En ces lieux, quelle sérénité !

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Nous avons reçu d’une lectrice de notre blog ce courrier retraçant le chemin de croix que sa famille a vécu lors de la construction près de sa maison d’un immeuble de 360 logements comportant une tour de 36 mètres de haut. On pourra se rendre compte que densification rime souvent avec mépris à l’égard du citoyen et non respect de l’environnement. Le récit de cette expérience malheureuse devrait servir de mise en garde à tous nos concitoyens.                                                      Dpr974.

« Notre quartier à Sainte-Clotilde vient de vivre l’implantation d’un immeuble gigantesque qui n’a son pareil nulle part. Sur presque quatre mille mètres carrés de terrain où étaient bâties deux villas avec jardins appartenant à des propriétaires différents, les riverains ont vu s’élever deux masses indescriptibles de béton dont une tour de 36 mètres au centre, faisant face à la fois à la rue Nantier-Didiée et au boulevard sud, et ayant vue sur les piscines, impasses et jardins privés des habitants éberlués (1).

Les tableaux d’affichage du projet, tout petits, n’ont pas inquiété les riverains outre mesure, vu que la majorité d’entre eux n’ont même pas compris que les deux propriétés avaient été vendues et qu’elles étaient donc concernées par cette construction globale. Il n’y avait dans ce quartier résidentiel que des villas individuelles et de rares petits immeubles encore de taille humaine. Un tel projet était naturellement impensable pour les habitants de ce quartier.

Les riverains d’une construction quelle qu’elle soit doivent lire très attentivement les annonces de construction dans leur quartier, car certaines sont toutes petites proportionnellement à la taille des bâtiments prévus. Des panneaux de projet devraient montrer des vues des proportions des bâtiments afin que les gens soient informés au mieux des projets en cours. Les promoteurs parfois avides profitent en effet de l’urgence de la densification de l’habitat, prônée par les élus dont ils ont le soutien facile, pour se croire en pays conquis. Le silence le plus absolu est gardé pendant l’affichage. Quant à la vente des propriétés, elle est entourée, il va de soi, d’un silence de mort.

Il faudrait que les riverains créent un collectif pour convenir avec les constructeurs des horaires de travail du chantier. Certains camions arrivent sous vos fenêtres à 6 heures du matin pour être sûrs d’avoir une place, et le samedi et les jours fériés ne sont pas toujours respectés. Le stationnement des engins et des gros camions posant des problèmes quotidiens, des fermetures de rues doivent être prévues les jours de grande activité planifiable, pour éviter des coups de klaxons étourdissants des automobilistes  que doivent supporter les riverains et ce, parfois plus de deux ans, en dehors des autres nuisances. Par exemple celle des grues munies d’un bip-bip perpétuel qui devrait être revu.

Ils doivent s’inquiéter de la construction de parkings souterrains dont le creusement déstabilise les terrains à proximité et cause des fissures aux murs des propriétés. Ils doivent être informés  sur le mode d’évacuation des gaz d’échappement des voitures que ces parkings abriteront. Les machines prévues à cet effet tournant jour et nuit sont malheureusement bruyantes. Les propriétaires mitoyens en sont encore les premières victimes. Des dosages de l’air aussi doivent être exigés pour éviter les cancers des poumons que ces gaz peuvent provoquer sur la population du quartier et surtout les riverains mitoyens. Attention aussi aux poussières de ciment ou d’amiante provenant parfois de la destruction de vieilles canalisations, et de l’emploi de produits chimiques de toutes sortes. Mon mari et moi continuons à développer des allergies multiples depuis l’installation de ce chantier si proche de nous qui a meurtri notre fin de vie d’une manière irréparable et mutilé notre environnement (abeilles décimées, arbres endémiques endommagés).

Je finirai par le monde qui sépare les tendances très mode actuellement de l’environnement durable et la réalité que nous offre le monstre de béton : 6 cocotiers en devanture pour oxygéner les acheteurs (2), une clim à chacun des 360 logements, un horrible mur aveugle qui aurait pu être un beau mur végétal, aucune ventilation naturelle…Que du béton… N’est-ce pas se moquer des gens ?

Et à quand une liste claire et précise des organismes que l’on peut consulter pour être entendu efficacement quand viennent les problèmes ?

Huguette PAYET

(1)Les immeubles  d’une hauteur impressionnante  donnent directement sur les jardins des voisins qui n’ont plus guère d’intimité.

(2) Voici les immeubles tels qu’ils se présentent à l’heure actuelle. La seule verdure notable est celle des maisons en contrebas.

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Des observateurs venus de l’extérieur soutiennent que nous, Réunionnais, sommes fâchés avec la mer. Ils vont jusqu’à prétendre que nous lui tournons le dos ! Si cela était, à qui la faute, sinon à la mer elle-même ?  Elle ne cesse de nous poser problème ; elle est bien pire qu’un désert, c’est un grand désert liquide qui s’ingénie à nous barrer la route,  à nous enclaver, à nous isoler : seuls nous sommes et seuls nous devons rester !

Nos ancêtres savaient pertinemment que la mer n’est pas de tout repos. A leur époque, monter à bord d’un bateau n’était pas chose aisée, mais en descendre c’était bien pire. Dites-moi un peu, cela aurait-il été difficile  à la mer de nous creuser un petit port naturel afin que nous puissions mettre pied à terre en toute tranquillité ? Elle n’en a rien fait ; c’est bien la preuve de sa mauvaise volonté…

Pendant des siècles elle nous a obligés de stopper le bateau au large, de prendre une chaloupe qui dansait le séga, de nous agripper à une échelle de corde qui se balançait telle la queue d’un chien, de grimper sur un pont de Barachois (1) pendillé au dessus du vide : les passagers risquaient alors de se mouiller l’arrière-train (2),  de perdre leurs bagages et même pire : leur vie était souvent en danger. Ne parlons pas des temps de cyclone ! La mer en furie maltraitait tant et si bien le malheureux bateau  que sa carcasse avait de fortes chances de finir en petit bois juste bon pour allumer le feu sous la marmite. Au lieu de rester dans la rade le bateau avait tout intérêt à lever l’ancre, à prendre le large, à filer à toute allure en s’en remettant à la grâce de Dieu.

Imaginez en outre toutes les calamités que la mer nous a apportées : les Anglais à l’époque napoléonienne, le choléra — en plus d’une fois encore ! — Sans compter la grippe espagnole venue jusqu’à nous dans les cales du « Madonna ». (3) Et puis, aujourd’hui encore,  faites bien attention si vous voulez vous baigner : à l’angle des Roches Noires, dans la passe de l’Hermitage, des courants pleins de traîtrise vous guettent. Combien de gens ont ainsi fini leur vie dans l’estomac de requins chagrins ! (4)

On peut donc comprendre que nous Réunionnais, n’ayons pas toujours porté la mer dans notre coeur. Cela ne nous a pas conduits à nous recroqueviller comme des escargots dans leur coquille ; nous ne nous sommes pas terrés dans  notre trou tels des tangues. Bien au contraire, nous avons résisté, nous nous sommes efforcés de mieux connaître le comportement de la mer, avons appris à nager, avons construit un  port, avons utilisé de plus grands bateaux pour nous livrer à la pêche au large…La route est encore longue, mais nous avons bon espoir qu’un jour une véritable amitié sera possible entre nous et la mer.

Traduit du créole par R-D. G.

(1) Nom que l’on donne dans les Indes à de petits enfoncements qui se trouvent sur les côtes (in : Dictionnaire illustré de La Réunion).

(2)  C’est la mésaventure qui, dit-on, serait arrivée à Baudelaire à son débarquement sur notre île.

(3) Le virus de la grippe espagnole serait arrivé à bord du bateau le «Madonna » qui ramenait 1600 permissionnaires réunionnais en 1919 ; elle aurait fait 10.000 morts en 40 jours (in : Histoire de La Réunion, Daniel Vaxelaire).

(4) Requin chagrin, espèce redoutée des pêcheurs ; s’acharne sur les lignes, s’emparant du poisson (in : Dictionnaire Kréol- Français d’Alain Armand.)

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Notre bonne ville de Saint-Denis, notre chef-lieu, la ville la plus grande de l’Outre-mer français vient d’annoncer sa volonté d’adhérer à l’association   « Villes et pays d’art et d’histoire ». A dpr974 c’est la joie, l’euphorie, que dis-je l’exaltation ! C’est le point de départ de la réalisation de nos vœux les plus chers.

Vouloir adhérer c’est un bon début ;  mais l’ambition est d’aller plus loin,  d’obtenir le label national de « Villes et pays d’art et d’histoire », déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) qui ouvre d’alléchantes perspectives, en particulier touristiques : pour cela il y a tout un travail à mener en amont, en particulier faire l’inventaire des atouts de la collectivité que l’on ira défendre devant un Conseil National.  A ce sujet le « Quotidien » du 3 Juillet 2010 nous dit que la ville de Saint-Denis « projette d’obtenir ce label en s’appuyant notamment sur ce qui lui reste de demeures créoles », bravo !…

Mais, qu’y a t-il ? Tous ne semblent pas partager notre joie ; nous voyons d’ici les grincheux de vocation, les jamais-contents, les rabat-joie froncer le sourcil, hausser les épaules et mettre en cause la sincérité de l’engagement de nos édiles. Nous les entendons venir avec leurs formules toutes faites du genre «  gran prométér, pti donér », variante créole de la sentence qu’on attribue à maint homme politique bien connu :  « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

Nous, à dpr974, avons décidé de faire confiance, d’y croire dur comme fer, de pousser à la roue. Notre volonté de participation est telle que nous sommes prêts à aider notre ville et son maire dans leur démarche, à les mettre en garde contre des spécialistes de la pose de gobes et autres chausse-trappes.

Nous ne sommes pas des délateurs et ne donnerons pas de noms, par contre nous suggérons fortement à notre maire de se méfier comme de la peste de deux quidams qui risquent de contrecarrer ses projets : le premier se déplace souvent en vélocipède pour ne pas nuire à la nature mais n’hésite pas une seconde à rayer de son stylo rageur les cases créoles de Saint-Denis en accordant des permis de construire à tout va aux bétonneurs professionnels.

L’autre qui a pignon sur rue dans une grande maison de la rue de Paris où il a succédé entre autres à un Prince des poètes et à un ancien Premier ministre de la République, coupe et tranche dans notre architecture, autorise la destruction de longères historiques et le remplacement d’authentiques cases créoles  par de mini-pseudo cases en béton  qui libèrent l’espace aux promoteurs qui peuvent alors s’en donner à cœur joie.

Ces deux personnages qui se disent amis de la Municipalité, il faut que le maire s’en défie de toute urgence. Qu’il se souvienne de la phrase célèbre attribuée à Saint François d’Assise : « Mon Dieu, préservez moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! »
Sur nous, par contre, Monsieur le Maire peut compter dans sa louable entreprise de défense et de promotion de l’architecture créole, de même qu’il peut nous faire toute confiance pour lui rappeler ses promesses en temps opportun…

Dpr974

Le label : « Villes et pays d’histoire ».

Le ministère de la Culture et de la Communication assure depuis  1985, dans le cadre d’un partenariat avec les collectivités territoriales, la mise en œuvre d’une politique de valorisation du patrimoine et de sensibilisation à l’architecture, concrétisée par l’attribution du label «Ville ou pays d’art et d’histoire ».

Le label « Ville ou pays d’art et d’histoire », déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), qualifie des territoires, communes ou regroupements de communes qui, conscients des enjeux que représente l’appropriation  de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants, s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien de la qualité architecturale et du cadre de vie. Le terme du patrimoine doit être entendu dans son acception la plus large, puisqu’il concerne aussi bien l’ensemble du patrimoine bâti de la ville que les patrimoines naturel, industriel, maritime ainsi que la mémoire des habitants. Il s’agit donc d’intégrer dans la démarche tous les éléments qui contribuent à l’identité d’une ville ou d’un pays riche de son passé et fort de son dynamisme.

Source : Ministère de la Culture et de la Communication.

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Pendant les vacances, alors que les enfants se traînent autour de la maison, se chauffent tels des caméléons au soleil du mois d’Août, n’ont de goût à rien, parce qu’aujourd’hui sera comme hier, comme avant-hier et comme le jour précédent, il arrive parfois, qu’en un éclair, une idée surgisse: pourquoi ne pas aller  en excursion ? Pourquoi pas une « partie » au bord de la rivière, dans le sud pour changer un tour ?

Dans le Sud ? Au fait, pourquoi pas le Sud ? Aussitôt tous les endormis renaissent à la vie ; le plus indolent d’entre eux frétille d’énergie. En deux temps, trois mouvements tout le monde est paré.

Mais le Sud, à vrai dire,  par où cela commence t-il et où cela finit-il ? Vous ne le savez pas exactement ? Ne vous tracassez pas,  faites moi confiance, laissez moi vous donner la clé, toutes les clés nécessaires pour reconnaître le Sud, le vrai Sud profond !

Pour commencer, ouvrez bien les yeux !…Si vous arrivez par Saint-Pierre, dès que vous verrez de la verdure à ne plus savoir qu’en faire, c’est là qu’est le grand Sud ; mais faites bien attention parce qu’il y a toutes sortes de verdures ; A commencer par le vert bleuté de la feuille de choka, le vert des feuilles tendres du manguier qui tirent vers le rose, et puis la couleur vernissée de la feuille de jacquier, sans oublier la teinte du longose, celle du vacoa, celle encore du badamier… Et puis cela  change tout le temps ; la même verdure n’est pas tout à fait pareille, de bonne heure le matin, dans l’ardeur de midi ou encore le soir à l’heure où le soleil met le feu à la mer. Ah, mes amis ! Ici dans le Sud, il y a tant de nuances, tant de variétés de vert, qu’un peintre aurait de quoi perdre la tête devant son tableau inachevé.

La verdure, voilà bien la première clé pour le Sud !

Mais le Sud, c’est aussi le bleu, couleur de l’océan. Je dis bien l’océan et non la mer qui est faite pour les vacanciers, pour les enfants tendres ; cette mer qui se contente de vous chatouiller les pieds. Non, ce n’est pas de celle-là qu’il s’agit. Je veux parler de l’océan en furie quand il monte en rouleaux sous le chabouk du vent, quand il se gonfle en montagne d’eau. C’est alors une armée qui se lance à l’attaque, qui assomme, qui chavire qui ne recule que pour revenir avec plus de force, plus de détermination ; l’océan est prêt, dans son élan,  à mettre à bas le cap Méchant, à renverser la grande muraille de la pointe de Manapany. Depuis le jour où La Réunion est née, ce combat se poursuit sans relâche, jour et nuit…Le cap tient bon, résiste encore, mais quoiqu’il fasse  un jour ou l’autre l’océan en viendra à bout.

L’océan, c’est bien là la deuxième clé pour le Sud !

Mais, dites-moi que serait le grand Sud, s’il n’y avait pas le volcan ? Tout là-haut, masqué par les nuages, le Vieux grogne, maugrée, « margogne » dans son sommeil ; Mais peut-on parler de sommeil ? En réalité il fait seulement semblant de dormir. Les gens du Sud connaissent bien ses manières. Ils savent, en fin de compte, que c’est lui qui commande, lui qui décide, lui qui choisit son heure…C’est vrai qu’ils vont faire leurs dévotions à la vierge au parasol, qu’ils adressent leurs suppliques à Saint-Expédit quand ils sont pris dans les contours malaisés de la vie,  mais dans le tréfonds de leur cœur quel est celui qu’ils admirent réellement ? Vers qui va leur respect ? Devant qui tremblent-ils de crainte ? Qui occupe leurs pensées, si ce n’est le volcan ? Car il n’y a personne qui puisse lui barrer la route quand il descend  de ses hauteurs en fleuve de feu. Ah, il n’a pas son pareil pour casser- briser, pour brûler, pour réduire à néant. Mais en même temps il est capable de construire, capable de faire grandir notre pays ; Le poète ne dit-il pas en effet :

« Lave sur lave,

Roche sur roche,

Feu après feu,

Cimenté par la main du volcan,

Notre pays pousse, et pousse encore,

S’efforçant d’atteindre le ciel… »

A dire vrai, la voilà bien la troisième clé pour le Sud !

Tous les gens qui viennent dans le Sud, qu’ils habitent La Réunion ou qu’ils ne soient que de passage, n’en ont pas toujours claire conscience, mais pressentent confusément que là, devant eux, sous leurs pieds, quelque chose d’important, un mystère est entrain de s’accomplir ; ils assistent aux premières loges à la Genèse, ils admirent, pleins de crainte respectueuse la Création Du Monde.

Traduit du créole par R-D.G.

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Dans un précédent article nous avons évoqué l’état attristant dans lequel se trouve actuellement le domaine de « Maison Rouge ». A part les écuries qui ont été restaurées pour accueillir le Musée des Arts Décoratifs de L’Océan Indien (M.A.D.O.I.), nombre de bâtiments, dont la maison principale, sont en piteux état.

Rappelons pour mémoire que le site est propriété de la ville de Saint-Louis depuis 1981-1987 et qu’en 2002 une convention a été signée entre Mr Paul Vergès, président de La région et Mr Hamilcaro, alors maire de Saint-Louis. Cette convention, valable pour plusieurs dizaines d’années, confiait la restauration et la gestion de l’ensemble à la Région Réunion.

Les bases du projet pour « Maison Rouge »

« Maison Rouge » possède des atouts remarquables  pour un projet d’avenir dont nous vous présenterons plus loin les grandes lignes :

D’abord le site de la maison est hors du commun ; situé sur les premières pentes, enserré  sur ses flancs par les ravines du Gol et du mouchoir gris, le site domine Saint-Louis. Du premier étage du bâtiment on découvre un vaste panorama qui permet d’embrasser à droite toute la riche plaine du Gol, à gauche les étendues de canne à sucre en direction de Pierrefonds. On dirait un poste d’observation à la proue d’un navire qui non content de fendre le moutonnement des cannes, aspire à se lancer à l’assaut de l’Océan Indien.

Outre le site géographique, « Maison Rouge » est un lieu important par son histoire et son architecture. C’est quelque chose d’unique ; il s’agit du seul domaine d’outre-mer qui révèle totalement aux Réunionnais et aux touristes l’organisation d’une plantation caféière du 18ème siècle. Son architecture est également originale avec sa distribution autour d’une grande cour, où l’on faisait sécher le café (l’argamasse). A « Maison  Rouge » on lit comme en un livre ouvert dans notre histoire du 18ème siècle.

Les atouts sont bel et bien là. Ce qu’il y a de beau dans notre île, ce qui est important pour la connaissance de notre histoire, il est de notre devoir de le préserver et ce ne sont pas là considérations d’esthète passéiste ; à partir de cette conservation, de cette restauration existent des perspectives d’avenir. Cela fait de nombreuses années que la réflexion s’approfondit, que le projet mûrit. Portées d’abord par la ville de Saint-Louis,  les orientations culturelles de « Maison Rouge » ont été reprises par la Région Réunion depuis 2002.

Le projet pour « Maison Rouge » peut s’articuler suivant deux grands axes :

D’abord un axe historique et culturel : depuis quelques années les écuries ont été transformées en Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien dont le travail est remarquable (Collections de grande valeur, mobilier précieux, expositions montrant les échanges dans l’Océan Indien, avec l’Inde, la Chine etc)…

Ce travail de transmission de connaissances, d’éducation du goût est particulièrement important dans une région où s’est développée la tradition du mobilier créole (La Rivière Saint-Louis). On peut imaginer sans peine l’influence que ce musée peut avoir sur le goût, l’esprit d’innovation des artisans du bois de la Rivière. Rien n’interdirait non plus qu’une relation plus étroite s’établisse avec des maîtres des arts décoratifs de l’Inde, de la Chine ou de l’Ecole Boulle de Paris. L’on voit ici que tradition, culture, économie peuvent se joindre et se conforter.

Il en va de même pour le deuxième axe : nous savons que le Domaine a été un haut lieu de la production du café. L’occasion a été offerte il y a quelques années de retrouver la vocation caféière de notre île. Grâce aux Japonais la culture du « Bourbon pointu » a été relancée dans les terroirs qui s’y prêtent particulièrement ; Le café ne sera probablement plus jamais une culture de grande extension à La Réunion, mais il peut offrir à un certain nombre de planteurs des revenus intéressants, étant donné la qualité du « Bourbon pointu », sa réputation et l’engouement des Japonais.

A « Maison Rouge », du côté de la ravine du Gol, sous la protection de bois noirs a été planté un hectare et demi de « Bourbon pointu » que l’on peut dès à présent déguster sur place. Le rôle de « Maison Rouge » n’est pas de devenir le domaine caféier du 21ème siècle à La Réunion, mais le Domaine peut retrouver vie grâce au café ; il peut faire la liaison entre passé et avenir ; il peut faciliter la connaissance du « Bourbon pointu » et la maîtrise de sa culture grâce à une structure de recherche agronomique.

Souvent le touriste est attiré par des parcours prometteurs, routes des vins, circuit des châteaux en France métropolitaine, route des jardins en Afrique du Sud ; il est certain que « Maison Rouge s’intégrerait admirablement dans une route qui commencerait à Villèle en passant par les Colimaçons, Kélonia et Stella. Les thèmes pourraient être les suivants :

A Villèle, le personnage de Mme Desbassyns et l’histoire de l’esclavage,

Aux Colimaçons, l’histoire et le patrimoine floristiques,

A Kélonia, la protection de la flore et de la faune marines,

A Stella, le développement industriel et sucrier de La Réunion.
On terminerait par « Maison Rouge » avec l’ère du café, l’art de vivre et les courants  d’échanges qui ont traversé l’Océan Indien. L’axe de la Route des Tamarins est aussi une route culturelle majeure qui ne demande qu’à être valorisée.

Il y a à « Maison Rouge » une réflexion qui est à maturité, un projet qui peut être réalisé sans perte de temps (On sait que pour sortir un projet sérieux et porteur il faut de nombreuses années). Ici tout est prêt et même un début de réalisation a vu le jour. Ce projet va dans le sens du développement touristique, de la création d’un réseau d’équipements culturels qui irrigue le territoire et du développement économique de La Réunion ; il faut certes de l’argent, mais la Région en a les moyens. En premier lieu une volonté politique et culturelle est indispensable : Where there is a will, there is a way… comme disent les Anglais.

Il faut surtout qu’aucune autre considération ne compte, si ce n’est l’intérêt de notre île.

Dpr974.

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