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Archive for 5 Mai 2010


Nos lecteurs savent qu’un promoteur a commencé une construction sur un terrain, rue Juliette Dodu, où s’élevait la maison De Palmas, « bâtiment patrimonial démoli devant être reconstruit » à l’identique et qu’il n’en tient aucun compte (Cf.  Ci-dessous la réponse de Zapata  intitulée : les dits de  Mr Espéret).

Adonc ce promoteur veut y implanter une mini-case pseudo-créole et deux immeubles dont un de 14 mètres de haut, dans un secteur  patrimonial à protéger où se trouvent onze maisons présentant un intérêt voire un grand intérêt architectural.

Des voisins s’en sont alarmés et viennent d’obtenir un référé-suspension, car la construction se fait au mépris d’un assainissement correct. En effet la station d’épuration de Saint-Denis est saturée et la nouvelle station d’épuration est loin d’être sortie des limbes.

Le constructeur aurait dû aménager un assainissement autonome, mais la mairie de Saint-Denis en la personne de Mr Espéret, délégué à l’urbanisme  et écologiste de choc a donné son accord à la construction en se souciant comme d’une guigne de cette question d’assainissement.

Affaire à suivre, d’autant plus qu’aujourd’hui 5 mai les travaux continuaient de plus belle. Peut-être le promoteur n’avait-il pas encore reçu la lettre recommandée, à moins qu’il ne fasse comme on dit en créole « zoreil koshon dann marmite pois» !(1)

Nous vous tiendrons au courant de l’évolution des choses.

R-D G.
(1) Pour les non-créolophones cette expression signifie : faire la sourde oreille.

En lien sur le même sujet un article révélateur du JIR: la mairie complice de constructions illégales.

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Ah, ces gens de la capitale ( !?) Il n’y en a  que pour eux, même pour l’architecture créole ! A croire que les autres quartiers de l’île n’existent pas !

Erreur, cher monsieur, chère madame : notre volonté de protéger le patrimoine architectural réunionnais ne s’arrête pas à Saint-Denis et il ne tient qu’à vous d’ouvrir les yeux sur votre quartier et de nous signaler les  développements intéressants, curieux ou hérissants que vous voyez autour de vous.

Tenez, partons à l’ouest… Qui donc disait qu’à l’ouest il n’y a rien de nouveau ? A l’ouest il se passe des choses  instructives et à Saint-Leu, par exemple il y a le four à chaux Méralikan, le dernier à fonctionner encore dans les années 90. Que voilà un élément de notre patrimoine architectural qui mérite attention !

Vous souvenez-vous – vous n’étiez peut-être pas nés – des casseurs de coraux, montés sur leurs jingades faites de troncs d’aloès attachés? Ils se déplaçaient à l’aide d’une longue perche, allaient près des brisants casser le corail à coup de barre-à-mine. Ils le ramenaient ensuite au rivage pour alimenter les fours à chaux.

A la grande époque il y avait paraît-il une quarantaine de fours à chaux en activité sur la côte ouest, de Saint-Paul à Manapany. C’était une intense activité industrielle qui répondait à de nombreux besoins de notre île.

1)   On faisait de la chaux à partir des coraux pour permettre le traitement, l’épuration du jus de canne         (Cf. Le Patrimoine des Communes de la Réunion ; Editions Flohic).

2)   On s’en servait aussi beaucoup comme mortier pour toutes sortes de constructions (murs, ponts etc) en le mélangeant au sable.

3)   La chaux était également utilisée comme désinfectant (Qui ne se souvient d’avoir lu que pendant la grippe espagnole de sinistre mémoire on jetait dans les fosses communes les morts que l’on recouvrait d’une couche de chaux : une couche de morts, une couche de chaux, une couche de chaux, une couche de morts… et ainsi de suite.)

4)   Enfin pour ceux dont les parents ou les grands-parents étaient agriculteurs la chaux servait à l’amendement des terres trop acides.

Les fours à chaux, c’est une industrie, c’est la vie de nos grands-parents, c’est notre histoire à une époque où les échanges  n’étaient pas encore ce qu’ils sont devenus et où il fallait se débrouiller par soi-même.

Les choses ont changé. On a interdit — pour des raisons écologiques– de casser le corail. Les fours à chaux se sont fermés l’un après l’autre. Mais c’est de notre devoir d’en garder la mémoire.

Le four à chaux Méralikan fut le dernier en activité et mérite d’être sauvé, d’être restauré. Qu’attend-t-on pour le faire ? Si l’on n’y prend garde ses bâtiments,  bien que solides, ouverts à tout vent, à tout venant, vont se dégrader. Il est possible que ce soient les fonds qui manquent le plus, mais les Réunionnais et en premier lieu les Saint-leusiens peuvent s’organiser, pousser à la roue, intervenir auprès des décideurs. Pourquoi ne pas y établir, comme au Lazaret, un chantier d’insertion-restauration sous la houlette des responsables du patrimoine, avec la participation des Compagnons du tour de France ? Cela ne devrait pas coûter les yeux de la tête et permettrait de sauvegarder cet élément du patrimoine pour les Réunionnais et pour les touristes qui de plus en plus veulent voyager « intelligents ».

N.B. Nos fidèles lecteurs peuvent nous signaler où se situent d’autres fours à chaux et nous dire dans quel état ils se trouvent. A bientôt !

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