Alphonse Allais, écrivain et humoriste célèbre, était passé maître en l’art de la formule à la logique imparable : constatant que l’air des villes était pollué alors que l’air de la campagne était pur et vivifiant, il avait fort justement proposé que l’on construisît les villes à la campagne !
Nos édiles dionysiens, au premier rang desquels notre délégué à l’urbanisme, ne veulent pas être en reste. Ils sont entrain de parvenir au même résultat et d’obtenir un air pur en faisant en sorte que la nature à son tour, entre dans la ville ; cette innovation révolutionnaire voit le jour en plein Saint-Denis, dans la rue Sainte-Anne ; elle s’opère là où se trouvent la maison Hugot et le terrain Bundervoet.
C’est là, en effet, sous nos yeux, que la nature reprend ses droits : la cour de la maison se transforme en riche pâturage, tandis que sur le terrain voisin, les cassis deviennent quasiment des arbres de haute futaie. Vue des airs la propriété Bundervoet ressemble à s’y méprendre à la canopée (1) de la forêt amazonienne.
Il va sans dire que dans un milieu naturel aussi favorable toute une faune, ailée ou non, à quatre pattes ou davantage se développe, se multiplie, prospère à loisir, entre autres les charmants moustiques zébrés du Chik ou de la dengue (dont se plaignent des voisins peu respectueux de la nature !) Une intéressante faune à deux pattes fréquente également ces lieux propices à des ébats de toutes sortes, picole, rigole et batifole, grimpe sur les toits et escalade les murs au mépris du danger.
Dans une telle expérience novatrice il se trouve toujours, hélas, des mauvais coucheurs ennemis du progrès, pour se plaindre de l’insécurité ou de l’insalubrité. Pour notre part nous ne pouvons qu’encourager la municipalité de Saint-Denis à tenir bon et à poursuivre son œuvre régénératrice de la nature à une époque où l’on déplore — à juste titre – la disparition de pans entiers de le forêt amazonienne et par suite la déperdition de la diversité biologique.
(1) Canopée: sommet de la forêt tropicale humide qui grouille de vie.
DPR974
Laisser un commentaire